Du 15 septembre au 1er octobre 2019 – de Bourg-de-Péage à Barcelone
La fin du trajet en Europe
Les semaines 3 & 4 nous ont permis de nous rendre à Barcelone qui était notre premier objectif. De là, on prenait l’avion pour Santiago au Chili et le début de la vraie aventure !
Jours 9 à 11 : Bourg-de-Péage – Beauchastel (40 km) / Beauchastel – Viviers (55 km) / Viviers – Bagnols-sur-Cèze (53 km)
Le trajet sur ces 3 jours n’a pas de grand intérêt si ce n’est le passage de cette fantastique passerelle suspendue sur l’Isère ainsi que ces bucoliques centrales nucléaires 😉 On vous épargne les poids lourds, les détours interminables et la tension entre nous … On a passé les 3 nuits dans différents campings. La qualité de ces derniers allant crescendo :
1) gérant alcoolique à la jambe gangrénée
2) bucolique et bruyant (saloperie de piafs)
3) camping de luxe avec piscine et hollandais !
Jours 12 : Bagnols-sur-Cèze – Beaucaire (66 km)
L’étape du jour passe par de gros axes pas agréables du tout. On recoupe sur l’eurovélo qui nous fait faire de gros détours. Chute de Carine dans un rond-point (huile sur la route) et deux chutes de Paride à l’arrêt. Le climat est toujours tendu et les organismes très éprouvés. On a quand même eu droit à une belle ascension au milieu de la garrigue, aux premiers champs de lavande et à une belle piste cyclable sur une ancienne voie ferrée. On a bien mérité notre journée de pause. Appartement très charmant dans la vieille ville de Beaucaire, apéros, repos et habits propres ! On en profite pour faire notre première vidéo.
Jours 13 & 14 : Beaucaire – Gallician (52 km) / Gallician – Palavas-les-Flots (45 km)
Deux jours au parcours monotone, plat et chiant. Le matin, vent dans le dos et l’après-midi dans les dents ! Le deuxième, on arrive (enfin) à la mer avec une tempête magistrale ! On se réfugie, se réchauffe et se nourris avant d’affronter les éléments jusqu’à Palavas-les-Flots. Détrempés, usés et soulagés d’arriver, on dort à l’hôtel. Ambiance post-apocalyptique dans cette station balnéaire désertée par les gens et balayée par la tempête. Au menu du soir, on cuisine à l’extérieur (coursive de l’hôtel) avec nouilles, oeuf et knacki (petites saucisses industrielles).
Jours 15 & 16 : Palavas-les-Flots – Cap d’Agde (72 km) / Cap d’Agde – Capestang (60 km)
L’étape jusqu’à Cap d’Agde a été relativement tranquille et belle mis à part la grosse attaque de moucherons (des nuages entiers dans les yeux) et l’interminable ligne droite (le long de la mer) avec vent de face sans compter notre GPS qui nous propose un détour de 15 km. Ce soir on dort chez Sylviane, charmante retraitée qui nous accueille et prend soins de nous (72 km quand même …). Le lendemain c’est la pire étape du périple jusqu’à maintenant. Sur le papier rien de particulier, pas de grosse bosse ni de distance excessive, température assez clémente et pas de pluie ni trop de vent. Par contre : revêtement merdique à souhait, indications de parcours quasi inexistantes, Paride sans jambes, … Du coup, de nombreuses erreurs et demi-tours, des hésitations qui usent le moral et finalement un léger vent de face qui achève la journée. Malgré tout ça et les 4h de route, Faustine a encore été adorable. On passe la nuit au camping municipal de Capestang et on se réconforte auprès d’une bonne bouteille de pinard local.
Jour 17 : Capestang – Port-la-Nouvelle (50 km)
Aujourd’hui, la pause repas est avancée. En cause l’explosion de la chambre à air par Carine ! On constate que le nanomètre de la pompe est défectueux, pneus surgonflés ! Ensuite on traverse Narbonne, ville qui n’aime pas les cyclistes : aménagements mal réalisés, panneaux manquants et revêtements chaotiques. On continue sur le canal de la Robine qui se prête plus aux VTT qu’aux vélos chargés … Finalement on travers l’étang de la Berre entre deux eaux et profitons d’une pause goûter féérique et bénéfique. On est accueillis (par un ours) dans un chouette camping avec une place de jeux toute pour Faustine. Le repas se composait de cassoulet, lentilles et viande (beaucoup de viande). Au réveil, Carine fatiguée n’a que peu de patience avec Faustine, heureusement ce coup-ci Paride en a suffisamment et peu prendre la relève.
Jours 18 & 19 : Port-la-Nouvelle – Canet-en-Roussillon (48 km) / Canet-en-Roussillon – Le Boulou (50 km)
Après quelques jours assez laborieux, on opte pour l’efficacité et suivons une départementale (pas trop pénible). On rejoint finalement l’eurovélo qui est enfin bien aménagé et agréable. A midi, on mange face à la mer avec quelques nuages mais sans tempête ce coup-ci ! Le soir, on avait prévu de dormir chez un hôte du réseau Warmshowers, on se retrouve à l’hôtel à cause d’une faute de frappe sur un numéro de téléphone ! Le lendemain on a droit a une belle étape ensoleillée en bord de mer et le passage du cap des 1000 premiers km ! On arrive à Le Boulou (qui sera notre dernière étape en France) et on file à la pharmacie pour vacciner Faustine (hépatite A). On fête la fin de la France dans un sympathique restaurant attenant à l’hôtel, une très belle soirée et une glace au chocolat pour Faustine.
Jour 20 : Le Boulou FR – Castelló d’Empúries ES (54 km)
Ça y est, on attaque notre deuxième frontière ! On part du Boulou pour une petite (longue) ascension qui nous mène à Le Perthus. On en profite pour manger sur une terrasse d’une rue plus ou moins piétonne et égayée par des vendeurs de cigarettes qui font rigoler ! On repart pour une longue descente, du moins c’est ce qu’on croit … Le parcours est un peu chaotique et parfois bucolique bien que souvent nauséabond (élevages de vaches et porcs surdimensionnés). On passe notre première nuit espagnole dans un camping luxueux qui a le mérite de nous rappeler l’étape olfactive du jour …
Jours 21 à 23 : Castelló d’Empúries – Salt (54 km) / Salt – Santa Susanna (48 km) / Santa Susanna – Mataró (24 km)
On enchaine avec 3 étapes assez catastrophiques … L’Espagne nous met à l’épreuve ! Jour 21 et après seulement 15 minutes Carine casse son porte-bagage avant (à cause de la chute d’il y a quelques jours). Jour 22 on prend la direction du sud et de la mer mais tout en longeant l’autoroute (voie de service isolée), efficace mais usant ! Jour 23, j’avais constaté l’usure très avancée des pneus de Touftouf, et ça n’a pas manqué … Une crevaison, suivie de deux autres ! Je finis par doubler l’intérieure du pneu par du scotch et on arrive à terminer la petite étape de 24 km. On a passé la nuit à Salt dans un très très bel hôtel (assez luxueux et cher) et les deux suivantes dans des campings surdimensionnés et plus apparentés à des parkings à caravanes qu’à des campings (manque cruel d’intimité). L’alimentation n’est pas parfaite : tapas, raviolis en boîte et chips pendant 3 jours !
Jour 24 : Mataró – Barcelona (33 km)
Derniers coups de pédale en Europe, autant dire qu’on attaque la journée le coeur léger et le sourire aux lèvres malgré le gros axe qu’on suit. Arrivés à Badalona (ville attenante à Barcelone), on fait une pause-goûter avant d’attaquer LA ville. Quelle excellente surprise de constater que les pistes cyclables dans la capitale catalane s’apparentent à des autoroutes à vélos sûres, agréables et super bien aménagées ! On arrive à l’appartement sur le coup des 16h. Le temps d’un selfie avec la Sagrada Familia en arrière-plan, on s’émeut et se rend compte du chemin parcouru jusque là ! Hop, une « cerveza » en terrasse avant de prendre quartier. On retrouve la maman de Carine (ou plutôt la grand-maman de Faustine) et son amie Marie-Odile (sacré personnage attachant) qui feront office de baby-sitter pour notre plus grand plaisir ! Du coup on profite pour passer une soirée en couple (et rentrer ivres), de s’occuper des formalités d’embarquement des vélos et de l’achat de cartons et scotch. 3 jours sans pédaler (ou presque) pour préparer tout ça, se reposer et profiter un peu avant d’embarquer dans un avion pour 15 (interminables) heures d’avion ! Le vol a été long et pas toujours facile mais une fois de plus notre petite nous épate. On arrive fatigués à Santiago chez Monserrat où une douillette chambre nous attend !
En résumé pour ces 24 premiers jours : 1215 km et 2 frontières en 3 jours et 7 heures de vélo !